« Si tu es malade, va à la campagne. Si tu ne guéris pas encore, retire-toi dans une maison en bois. » Adage américain.

L’influence du lieu et de la construction

« Si le mal s’acharne contre toi, change de domicile. » Proverbe hindou.

Nous vivons enfermés comme tous les êtres qui vivent sur notre belle planète la Terre (les animaux, les plantes), nous recevons d’elle beaucoup de rayonnements, d’ondes, de particules, de rythmes, de champs (gravitationnel, magnétiques…); et aussi du cosmos, en particulier de notre système solaire.

L’espèce humaine fut, pendant des millions d’années, campagnarde, vagabonde et aventureuse; puis, brusquement il y a seule-ment 10 000 ans, un bouleversement : l’homme a commencé à se fixer et à s’enfermer dans des maisons « en dur ». Depuis à peine 2 siècles (un flash par rapport à 3 millions d’années), cette « assignation à résidence » et cette mise en cellule se sont considérablement aggravées ; elles concernent maintenant plus de 50 % des humains (ce qui représente plus de 2,5 milliards d’entre eux) et plus de 90 % de leur temps.

géobiologie

Pour comprendre pourquoi l’humain n’a pas eu le temps de s’acclimater à ces conditions nouvelles et totalement différentes de celles qui biologiquement parlant sur les plans physique et psychique lui étaient normales, naturelles et pour lesquelles il avait été « construit » puis façonné pendant si longtemps, reprenons cette comparaison : Imaginons que nous réduisions à la durée d’une seule année celle de toute l’aventure humaine (3 millions d’années, mais on devrait en réalité remonter encore plus loin et prendre aussi celle de nos ancêtres directs); imaginons aussi que nous sommes aujourd’hui le 31 décembre à minuit: c’est à partir seulement du 31 décembre au matin que l’homme a commencé à se fixer et s’enfermer (l’humain a été libre, à l’air et au Soleil pendant 99,8 % de son existence), et c’est le soir tard de ce même dernier jour, vers 23 h 25 que l’aggravation exponentielle s’est brusquement déclenchée.

Vous le voyez, c’est très récent, surtout si l’on tient compte de l’extrême lenteur de l’adaptation biologique (1 % par million d’années). Il faudra encore à l’humain des millions et des millions d’années pour s’y adapter et, pendant ce temps, les conditions de vie auront changé (espérons que ce sera d’ailleurs dans le bon sens, ce qui est pourtant très improbable).

Quelles sont les conséquences ? Lorsqu’il est à l’intérieur des « boîtes » qu’il a construites (et aussi lorsqu’il est à l’extérieur), l’humain continue de recevoir toutes ces influences de la Terre et du ciel car elles traversent nos fondations, nos murs, nos planchers, nos plafonds et nos couvertures. Mais l’énorme différence est que, restant « à demeure » au même endroit pendant des jours et des nuits, des années, il subit les mêmes influences (d’autant plus qu’il reste chaque jour et chaque nuit aux mêmes emplacements où il travaille et où il dort). Alors, même si ces influences en instantané ne sont pas très fortes (beaucoup plus cependant qu’on ne le croit généralement), il y a un effet de cumul qui peut à la longue (dans certains cas assez vite) aboutir à des répercussions fâcheuses, importantes, voire même graves car ces influences peuvent être nocives. C’est le cas lorsque l’on bâtit n’importe où. De plus, l’humain a bâti les locaux dans lesquels il vit sans s’en extraire (ou presque), comme un bernard-l’hermite dans sa coquille, et ils les a installés en ne tenant aucun compte de l’influence des for- mes, de la disposition des pièces, de l’atmosphère, des matériaux et des matériels (appareils, meubles, objets), des aménagements intérieurs (notamment électriques).

Il y subit à longueur de temps, en plus des influences cosmiques et telluriques, beaucoup d’autres influences dont il ne sait même pas qu’elles peuvent également être nocives, comme c’est le cas lorsqu’on bâtit ou remplit sa maison, son bureau avec n’importe quoi et n’importe comment. Les Anciens connaissaient bien cette influence des lieux. Les manuels du Feng-Shui, remontant aux premiers temps de la civilisation chinoise soit à plus de 4 000 ans, décrivaient la nature des énergies telluriques, indiquant même les moyens de les utiliser ainsi que les pratiques pour assainir l’ambiance d’une maison. Par exemple, il était rigoureusement interdit de bâtir sur les « veines du dragon »>, c’est-à-dire au-dessus d’un cours d’eau souterrain, et l’orientation d’une maison tenait compte du champ magnétique terrestre. Hippocrate, père de la médecine scientifique, a laissé un traité écrit au Ve siècle av. J.-C. sur l’influence des lieux sur la santé et la maladie. Avant de fonder une ville, les Romains faisaient paître pendant un an un troupeau de moutons à l’endroit prévu ; le lieu n’était adopté que si, après autopsie, les moutor étaient reconnus sains (notamment leur foie, dont on sait maintenant qu’il est d’une importance majeure). Les anciens Égyptiens aussi avaient déjà connaissance des rayonnements émis par la Terre et par les formes. Dans la civilisation celtique qui fut celle de nos ancêtres, les druides ont glorifié en même temps que la transcendance divine, la puissance latente des eaux, des forêts et des pierres ; ils connaissaient les ondes et les courants telluriques. En France, comme partout ailleurs, il y a traditionnellement des lieux sacrés bénéfiques et d’autres maudits aux noms révélateurs (par exemple: « val d’enfer », « la Malnoue », etc.). 

La géobiologie

Toutes ces influences qui nous environnent et nous pénètrent furent presque oubliées pendant des siècles puis, il y a une cinquantaine d’années, on a redécouvert qu’environ 70 % de nos perturbations physiques et psychiques avaient comme origine, ou étaient aggravées par, ce que nous subissions aux mêmes endroits pendant des milliers d’heures; et c’est vrai en particulier pour nos problèmes de sommeil.

Depuis quelques dizaines d’années des médecins ont fait le prochement entre la persistance de maladies très précises et les lieux, les locaux où les différents malades atteints de cette même maladie avaient séjourné et s’étaient succédé. C’est à la suite de ces très nombreuses observations qu’est née la géobiologie. On sait maintenant qu’environ une habitation sur trois serait plu- tôt malsaine. Lorsque l’on parle d’habitat sain (qui convient à l’organisme) ou salubre (qui est favorable à la santé), la quasi-totalité de nos contemporains pensent qu’il suffit pour cela d’avoir un logement propre, exempt de « microbes » (de micro-organismes pathogènes, disent les médecins), n’ayant pas trop d’humidité, dans lequel on n’a pas froid en hiver ni trop chaud en été, et aussi confortable, agréable à regarder pour qu’o ait plaisir à y vivre ; ils savent que le «moral» ça compte beaucoup pour la santé. Alors ils pensent que leurs logements et leurs bureaux sont sains. Mais on a redécouvert que beaucoup d’autres facteurs interviennent et qu’il faut aller bien au-delà de cette notion étriquée, périmée, si l’on veut vraiment bien se porter, bien dormir, bien vivre. Il faut un habitat et des locaux de travail qui soient en bioharmonie avec vous (nous avons trouvé le terme plus joli et holistique comme on dit maintenant). C’est tout l’objet de ce qui est (ou devrait être) à la fois une science moderne expérimentale, un art et une technique : la géobiologie.

Origines

En Europe, la géobiologie eut pour précurseurs puis fondateurs, dans les années 1930, des noms devenus célèbres : Le docteur Jean Picard, à Moulins (président-fondateur du groupe Recherches et environnement) et auteur d’une belle expression : « Une maison est comme un violon, elle forme caisse de résonance; il faut qu’elle vibre en harmonie avec nous. » Le docteur Haviland (Londres), l’ingénieur Cody et le docteur Peyré (France), l’ingénieur Lienert et le docteur Jenny du Aarau (Suisse). Le baron von Pohl, puis surtout le docteur Hartman de l’Université de Heidelberg (Allemagne), qui n’a peut-être pas découvert mais mis en exergue le réseau géomagnétique terrestre. La géobiologie considère l’humain comme faisant partie d’un tout comprenant le cosmos, la Terre où il vit, les bâtiments où il séjourne. Elle a pour but d’étudier leur influence et de faire en sorte que nos habitations, nos locaux de travail et de distraction lui apportent et lui conservent la santé au lieu de la compromettre.