Le passeur d’âmes est présent dans toutes sortes de cultures et de croyances. Il porte un nom différent et une fonction qui se distingue de la vraie mission du rôle de nos jours.

Dans la mythologie grecque, il existe un personnage que l’on appelait Charon. Il était le passeur d’âmes désigné et, du même coup, il était le fils d’Érèbe et de Nyx. Érèbe était le dieu des ténèbres et la seconde, Nyx, était la déesse de la nuit et des ténèbres. Décrit comme un vieillard immortel, Charon était le passeur des Enfers. Il possédait une barque et il utilisait celle-ci pour faire passer l’âme des morts qui avaient été enterrés. Selon la légende, la traversée était payante. C’est pour cette raison que pour s’acquitter du passage, les proches de celui qui les avait quittés devaient déposer une pièce d’or dans la bouche du défunt. C’est ainsi que Charon choisissait parmi les âmes diverses qui se bousculaient sur la berge. Il repoussait sans vergogne celles qui avaient été privées de sépulture et celles qui n’avaient pas pu s’affranchir du prix du voyage. Celles qui n’avaient pas les moyens financiers de payer pour passer étaient condamnées à errer sur les rives pendant un minimum de cent ans avant qu’un choix ne soit fait en ce qui concerne la suite de cette errance.

Charon avait donné la responsabilité de ramer aux défunts. Il intervenait en capitaine qu’il était et indiquait la direction à prendre pour conduire l’embarcation à bon port. Il était décrit comme un être qui punissait sévèrement ceux qui n’étaient pas vaillants à la tâche. Il y avait un oeil qui était dessiné sur le bateau et qui agissait en tant que protection contre les mauvais esprits.

La légende disait aussi qu’il était interdit pour lui de faire passer des êtres toujours vivants dans sa barque. Il a contrevenu à cette loi pour aider Héraclès, fils de Zeus, afin qu’il puisse se rendre en enfer. Il a été condamné à être enchaîné pendant un an. Physiquement, il est représenté comme un vieil homme, grand fort, arborant une longue barbe blanche et portant des vêtements foncés et particulièrement sales. Charon n’était pas qu’un simple passeur d’âmes; c’est aussi lui qui empêchait les âmes de s’enfuir de l’enfer, et on le qualifiait de «conducteur des morts ». Il symbolisait la mort imminente, et rien ni personne ne pouvait lui échapper. Le dieu messager Hermès, et Mercure qui était son équivalent romain, avait aussi comme charge de conduire les défunts vers Hadès, Maître des enfers. Le dieu Thanatos est aussi lié à l’âme des morts.

En poussant davantage mes recherches, je suis tombée sur une légende, dans la mythologie bretonne, qui parle d’un personnage ayant pour nom l’Ankoù. Il aurait été le serviteur de la mort. Souvent confondu à tort comme étant la mort elle-même, l’Ankoù aurait puisé ses racines dans la mythologie celtique. Il était identifié à un dieu responsable de la perpétuation des cycles de la vie : la naissance et la mort, les saisons, le jour et la nuit. Son arme était décrite comme étant une faux; elle était en fait plus un maillet béni. Il avait pour rôle de collecter les âmes des défunts. L’Ankoù se promenait dans une vieille charrette qui grinçait. La légende avançait même que lorsque quelqu’un entendait le bruit de son véhicule, c’est qu’il serait le prochain à mourir. On racontait aussi que si une personne apercevait l’Ankoù, elle allait rendre l’âme durant l’année. On a aussi évoqué qu’il avait comme moyen de transport une barque qui, comme Charon, pouvait transporter les âmes vers les rives de l’Au-delà. Le dernier défunt de chaque ville ou village devenait l’Ankoù l’année suivante. Ce rôle semblait partagé par plus d’un individu. Physiquement, on le décrivait comme ressemblant à Charon, et parfois, il était perçu comme un long squelette drapé d’un linceul, ayant la capacité de faire des 360 degrés avec sa tête, pour être capable d’avoir dans sa vision tout ce qui était dans son entourage.

Il existe aussi plusieurs croyances et religions montrant des esprits, des anges, des démons et même des dieux qui seraient passeurs d’âmes. Leurs corvées étant d’accompagner l’esprit du défunt qui quitte son corps pour retourner à sa première demeure. L’autre monde étant très présent dans leurs diverses convictions. Le dieu Anubis, dans la mythologie égyptienne, avait la tâche colossale d’escorter les âmes vers l’autre monde. Il était responsable de les emmener devant un tribunal qui jugeait si elles méritaient ou pas d’atteindre le paradis, considérant ce qu’elles avaient pu faire comme actions durant leurs vies en tant qu’âmes incarnées. Dans le vaudou, il existe des esprits de la mort que l’on appelle les Guédé. Leurs rôles seraient de mener les morts vers l’autre vie. Dans la mythologie maya exist la déesse du suicide, Ixtab, qui avait pour mission de guider les âmes des suicidés jusqu’au paradis. Dans la mythologie inuit, il était question de Pinga, déesse de la chasse, de la fertilité et de la médecine, qui avait pour mission de guider les âmes vers l’Adlivun, la vie après la mort. : En Asie, dans la tradition japonaise, les Shinigami sont des dieux qui personnifient la mort. Ils étaient un peu comme la Faucheuse dans les traditions européennes. Dans le Monothéisme, c’est l’archange Michaël qui juge si les âmes peuvent ou ne peuvent pas aller au paradis. Dans la mythologie scandinave, il s’agissait d’un cheval mythique, à trois pattes, un Helhest, un cheval fantôme que la mort chevauchait. Si l’être vivant entendait ses pas, cela s’avérait mortel. Toutefois, il était possible que ce soit un cheval enterré vivant qui guide les morts. Les Valkyries étaient des guerrières divines au service d’Odin; elles choisissaient les guerriers qui allaient mourir sur les champs de bataille et les menaient jusqu’au Valhalla. Le Valhalla est un lieu où les guerriers défunts étaient emmenés, au sein même du royaume des Dieux. Seuls les plus braves et les plus valeureux avaient cette chance d’être choisis. Dans la mythologie slave, c’est Vélès qui accueille les morts près du portail que les âmes pures doivent traverser.